Les compagnons cordonniers ont 210 ans (et plus) !
Le compagnonnage des cordonniers-bottiers du Devoir est très ancien puisque, dès le XVe siècle, ils voyageaient à travers la France. Très nombreux, solidaires mais turbulents, ils ont fait l’objet de poursuites par l’Église en raison de leurs coutumes jugées « superstitieuses » et ont été menacés d’excommunication au milieu du XVIIe siècle. Conservant voyage et assistance, mais abandonnant certains de leurs rites, ils traversèrent les décennies jusqu’en 1808.
Cette année-là, le 25 janvier, à Angoulême, un compagnon tanneur leur dévoila les secrets de sa société et les compagnons cordonniers-bottiers s’affirmèrent à nouveau « du Devoir ».
Leur parrainage irrégulier et leur métier déconsidéré, leur valurent l’hostilité de la plupart des autres sociétés de compagnons. Ils furent victimes, tout comme les boulangers, de multiples vexations et agressions.
Mais, contre vents et marées, ils parvinrent à constituer un compagnonnage aux effectifs considérables et ils s’implantèrent dans la plupart des grandes villes du tour de France. Ce n’est qu’à partir de 1850 qu’une partie des autres corps de métier les « reconnurent » comme véritable compagnonnage.
Deux cent dix ans plus tard, ils sont toujours présents au sein du Compagnonnage et réalisent des travaux de grande qualité…
Sur l’histoire des compagnons cordonniers-bottiers à partir d’un des leurs, se reporter au volume 11 des Fragments d’histoire du Compagnonnage consacré à Pierre Capus dit " Albigeois l’Ami des Arts ", compagnon cordonnier et poète".