L' objet "coup de coeur" d'Anne-Gaëlle, étudiante, chargée de surveillance
Bottine de femme façon Richelieu à talon Louis XV (vers1870)
J’aime particulièrement la bottine en cuir brodé de François PINET, compagnon cordonnier-bottier du Devoir. Il y déploie, dans des détails soignés, la précision technique acquise sur le Tour de France : les feuillages brodés s’épanouissent sur des coutures subtiles, tandis qu’un cordon torsadé orne la bordure supérieure. En élaborant une forme élégante, inspirée des époques passées, le compagnon montre une connaissance érudite de son métier.
Cette bottine, comme les autres chaussures exposées en vitrine, met en lumière le défi des cordonniers : réaliser des objets à la fois robustes, confortables et esthétiques. Témoin des critères de beauté de son temps, elle modèle un pied exagérément fin, tels qu’ils étaient prisés aux XVIIIe et XIXe s.
On perçoit ainsi dans les ouvrages des compagnons, l’amour de leur métier, ainsi que les goûts de leur époque. Celui-ci nous laisse même deviner un peu de la personnalité de son auteur. Sa délicatesse et le raffinement du travail furent en effet soulignés par ses confrères en lui choisissant pour nom compagnonnique Tourangeau la Rose d’Amour.
Bottine de François PINET