Maîtres et compagnons des corporations
Lorsque l’on découvre dans un acte notarié, dans un registre paroissial, qu’une personne était qualifiée de « maître charpentier », par exemple, cela n’équivaut pas à « compagnon charpentier ». Cela signifie simplement que l’artisan était établi à son compte, que c’était un patron charpentier. Il a pu, dans sa jeunesse, avoir fait son tour et avoir été membre d’une société compagnonnique, mais il a pu aussi ne pas l’être.
Plus trompeuse, la mention « compagnon charpentier » ne doit pas non plus laisser d’espoir. Cela signifie simplement qu’il s’agit d’un charpentier salarié, d’un ouvrier charpentier. Le terme seul de « compagnon » est usuel et ne sous-entend nullement « compagnon du Devoir » ou « compagnon du tour de France ». Employé sous l’Ancien Régime au sens d’ouvrier, conjointement avec celui de « garçon », le terme signifie que la personne n’est plus un apprenti mais qu’elle n’est pas établie à son compte. Dans le cadre des corporations, c’est un état intermédiaire entre l’apprentissage et la maîtrise. Évidemment, un « compagnon de corporation » peut aussi être un « compagnon du tour de France », mais il sera bien difficile de le savoir…