Corporations
Dans le domaine des fausses pistes, il en d’ailleurs une qu’empruntent souvent les généalogistes débutants et qui consiste à confondre « compagnonnage » et « corporation ». Ce dernier terme désignait jusqu’en 1791 les institutions chargées de réglementer l’exercice des métiers dans la plupart des villes. Disposant de règlements, administrées par un groupe de maîtres renouvelables par élection, les corporations sont des organismes officiels placés sous le contrôle des institutions judiciaires et de la police. Le mot corporation n’était d’ailleurs pas employé sous l’Ancien Régime. On disait « communauté de métier », « jurande », « maîtrise », voire « confrérie ». Si des compagnons du tour de France pouvaient les intégrer une fois qu’ils devenaient maîtres, après avoir fait preuve de compétences professionnelles et payé des droits d’établissement élevés, ils n’avaient guère plus de lien avec leur compagnonnage d’origine, qui ne concernait qu’une courte partie de leur existence. Le compagnonnage a parfois été qualifié de « contre-corporation » en raison des multiples affrontements entre ces deux institutions durant l’Ancien Régime, au cours duquel les associations de compagnons agissent comme nos modernes syndicats.