Certains compagnons n'ont jamais fait leur tour de France
Il faut aussi se souvenir que si le tour de France est associé au Compagnonnage, d’assez nombreux compagnons ont été admis sans jamais l’avoir accompli. On commence à le constater au milieu du XIXème siècle, à une époque où les effectifs de certains corps de métier s’amenuisent. Pour assurer la pérennité de leur institution, les compagnons assouplissent leurs règles en recevant des ouvriers sédentaires et même des hommes mariés.
Le mouvement s’amplifiera à partir des années 1890 lorsque sera créée l’Union Compagnonnique, qui non seulement admettra sédentaires et hommes mariés, mais élargira considérablement le champ des activités dignes du Compagnonnage. Une centaine de métiers seront compagnonnisés, incluant des armuriers, des cuisiniers, des coupeurs en chaussure, des photographes, des mécaniciens, des briquetiers, des potiers, des imprimeurs, des graveurs, des ciseleurs sur métaux, des luthiers, etc… Ils ne furent jamais très nombreux dans leur spécialité et jamais organisés par corps de métiers, comme dans le cas des compagnonnages traditionnels. C’est dire combien il y eut d’exceptions et de particularités selon les sociétés compagnonniques, dont on doit tenir compte au cours d’une recherche généalogique.