Des associations d'hommes de métier différents
Qu’entend-on par « compagnonnage » ? Il s’agit d’un ensemble d’associations - de « sociétés », comme le disaient leurs membres - rassemblant des hommes de métiers. Pas de tous les métiers, cependant : il existait jusqu’à la fin du XIXème siècle une trentaine de compagnonnages et à peu près autant de métiers. Chacun de ces métiers était organisé avec ses propres règles (on disait un « Devoir »), ses coutumes particulières, son vocabulaire spécifiques, ses symboles et ses rites, ses attributs, etc. Même si d’assez nombreux points communs existaient d’un compagnonnage à un autre, chacun revendiquait une forte identité.
Les métiers ? Il s’agissait des métiers du bâtiment : tailleur de pierre, charpentier, menuisier, serrurier, couvreur, vitrier-peintre, plâtrier. Il y avait des compagnons dans les métiers où l’on travaillait le cuir : des tanneurs, des blanchers-chamoiseurs (ou mégissiers), des cordonniers, des selliers, des bourreliers, des boursiers-culottiers. Il y en avait d’autres liés à la métallurgie : des forgerons-taillandiers, des maréchaux-ferrants, des cloutiers, des épingliers, des poêliers (ou chaudronniers), des fondeurs de cloches, des couteliers, des ferblantiers.
D’autres encore existaient dans le secteur des activités textiles : des cordiers, des chapeliers, des tailleurs d’habit, des toiliers (ou tisserands), des teinturiers, des tondeurs de drap, des tisseurs-ferrandiniers. Il y avait aussi des compagnons charrons, des vanniers, des sabotiers, des tourneurs sur bois et des compagnons tonneliers-doleurs. Et, enfin, des compagnons boulangers.
Au cours du XXème siècle, d’autres métiers sont venus grossir les rangs du compagnonnage, sans combler les vides laissés par les métiers qui ont disparu en passant au stade industriel. C’est ainsi que sont apparus les compagnons cuisiniers (1900), pâtissiers (1939), maçons (1950) et quelques autres encore.