Alphonse Fardin Normand le Bien-Aimé du Tour de France, compagnon cordonnier bottier
"Je suis sans instruction, mais non sans inspiration", écrit Alphonse Fardin (1859-1929) qui a quitté les bancs de l’école à 11 ans et commence l’apprentissage du métier de cordonnier avec son père, lui-même compagnon et qui rapportait quotidiennement des anecdotes tirées de son Tour de France. A son exemple, le jeune Alphonse rejoint les compagnons de l’Ere Nouvelle, cordonniers-bottiers qui cherchent à " régénérer" le compagnonnage, et effectue lui aussi son Tour de France (1875-1881). C’est ce moment qu’il nous relate, au soir de sa vie dans un ultime cahier, près d’un demi-siècle après son départ du domicile familial d’Avranches. Car, entre-temps, Alphonse Fardin a célébré le compagnonnage, les ouvriers, le travail, la paix, l’union, la fraternité dans des registres très différents : poèmes, romances, chansons, pièces de théâtre. La plupart de ses textes sont demeurés inédits, bien qu’ils fussent connus et célébrés par ses amis compagnons qui en considéraient l’auteur comme un chansonnier de premier plan. Ce sont donc près d’un demi-siècle d’écriture d’un "poète-ouvrier" (comme A.Fardin aimait à se désigner, car il se voulait d’abord poète), qui nous est parvenu dans un coffre capitonné soigneusement transmis de génération en génération au sein de la famille Fardin, que ce volume expose. Occasion rare d’examiner les manières dont un "sans qualité" manipulait les registres du discours, avait le souci de soi pour pouvoir se soucier des autres et participer à l’élaboration du "progrès social".
Nicolas ADELLE / Alphonse FARDIN – 2019
Format 150 x 220 mm, 621 pages.
ISBN : 2-906156-53-