Le pain dans la Grande Guerre
L’exposition « Le Pain dans la Grande Guerre » a une histoire. En 2012, un compagnon boulanger établi dans les Deux-Sèvres est « missionné » par Laurent BOURCIER, compagnon pâtissier Resté Fidèle Au Devoir, pour rechercher la tombe de Madeleine DANIAU, la « petite boulangère d’Exoudun », et la photographier. Il ne s’agissait alors que d’étoffer un article en cours de rédaction à paraître sur le site du Centre de Recherches et d’Etudes sur la Boulangerie et Ses Compagnonnages (CREBESC).
Le compagnon en mission se rend donc à la mairie d’ Exoudun pour connaître l’emplacement du monument funéraire. C’est là qu’il fait la rencontre du maire de la commune, M. Jean-Marie AUZANNEAU-FOUQUET, qui lui apprend que le souvenir de Madeleine DANIAU et de son frère ne s’est pas éteint depuis un siècle. Pourquoi ne pas commémorer cette héroïne que la presse nationale avait fait connaître en son temps à la France entière?
L’idée fit son chemin et, d’une exposition sur Madeleine DANIAU, le CREBESC passa à une exposition sur le pain durant la Grande Guerre. Non seulement celui qu’il fallait fabriquer et distribuer aux Poilus, mais aussi celui des populations civiles, des « combattants venus d’ailleurs », des Allemands, des Anglais, des Américains, des prisonniers des deux camps, la propagande qui lui est attachée etc.
Ainsi vit le jour « Le Pain dans la Grande Guerre ».
En s’associant au CREBESC, le musée du Compagnonnage a opéré un travail de relecture, de sélection des images (elles sont innombrables sur le sujet) et d’échanges constructifs pour aboutir à une présentation en 35 panneaux.
L’abondance de la documentation a de quoi surprendre le visiteur ! Il mesure combien le pain était encore en ce début du XXe siècle un aliment central, pour tous les combattants et les civils, pour toutes les classes de la société et pour tous les âges. On avance en effet le chiffre de 328 kg de pain consommés par personne et par an vers 1900, alors qu’il n’est plus que de 58 kg aujourd’hui. Essentiel, sacralisé, enjeu patriotique (le « bon pain français » s’oppose à l’infâme « pain K.K. »), source de frustrations et d’émeutes lorsqu’il vient à manquer, le pain méritait bien d’être associé aux commémorations du centenaire de la Grande Guerre !
Laurent BOURCIER / Laurent BASTARD – 2014
Format 200 x 300 mm 38 pages Illustrations N&B / couleurs